Saatchi Gallery : Art Review

Charles Saatchi, publicitaire de formation qui a fait fortune avec son frère par le biais l’agence

Saatchi & Saatchi, décide ensuite de s’investir corps et âme dans le mécénat d’art contemporain

au début des années 80, s’en suit la Saatchi Gallery qui ouvre ses portes en 1985 au nord de

Londres avant de se déplacer deux fois et se situer depuis 2007 dans le quartier de Chelsea.

La galerie à commencé son activité en se centrant sur des artistes américains minimaux

(on peut citer Donald Judd, Sol Lewitt ou encore Dan Flavin) aux travaux incluant un public

très restreint et spécialisé, voici une oeuvre de Flavin à titre d’exemple :

Dan Flavin, The nominal three (to William of Ockham), 1963

Puis à l’orée des années 90, Saatchi vend sa collection d’art américain pour miser sur de

jeunes artistes de la scène britannique, l’exposition ‘Young British Artists’ proposant au

public des oeuvres d’étudiants sortis du Goldsmiths college à Londres. On trouvera dans

cette exposition un travail de Damien Hirst, The physical impossibility of death in the mind

of someone living, cette production étant un élément de controverse comme d’autres travaux présentés

dans cette exposition mais qui saura aussi faire décoller la carrière de Hirst au grand public,

il en va de même pour Tracey Emin, Marc Quinn, les frères Chapman, etc

Les remous médiatiques suscités par cette exposition, ne serait-ce qu’au niveau des

oeuvres présentés à pu être qualifiée a maintes fois de ‘choquante’ de par la critique divisée sur le sujet

mais également du fait que le curateur ait choisi d’exposer des artistes qui pour certains étaient

alors totalement inconnu, un schéma plus ou moins inédit dans l’univers feutré de l’art contemporain

et de son mécénat. Cette alchimie a su faire la renommée de la galerie au fil des années, Charles Saatchi

se qualifiant lui même d’ “Artoholic”*, ayant le don de miser sur des artistes de qualité afin de les

amener à une plus grande renommée.

(Référence à son ouvrage ‘My name is charles saatchi and i am an artoholic’ aux editions Phaidon)

Damien Hirst, The physical impossibility of death in the mind of someone living, 1991

Dans la continuité d’une recherche permanente de contemporanéité et d’interrogation sur le devenir

des diverses pratiques artistiques, l’exposition “The shapes of things to come : new sculpture” présente

donc actuellement vingt sculpteurs et leurs travaux, le titre étant un prélude à l’évolution possible que

pourrait engendrer ces oeuvres dans le contexte d’une histoire de l’art considérée au présent sachant

que certains artistes sont déjà confirmés dans le monde de l’art, il faudra donc plutôt retenir leur

réalisation récente (quasi uniquement après 2000).

Dirk Skreber, Untitled (Crash 1) & Untitled (Crash 2), 2009, ces deux travaux étant exposés ensemble.

Dans les sculptures de Skreber, l’apparente horreur suggérée par l’image du véhicule accidenté devient le

support d’un art métaphysique. Les torsions illogiques et impossibles subies par les voitures insistent sur

l’idée de simulation, de plus toute perception d’un élément humain ayant été retirée : l’intérieur étant vide de

traces de sang ou même de biens, l’artiste ayant de plus utilisé des voitures neuves n’ayant jamais circulé.

Les véhicules se trouvent finalement dans cet état de latence, figés en plein mouvement autour d’une

colonne qui pourrait être celle d’un poteau au bord de la route, néanmoins on peut trouver un aspect

sculptural bien plus empirique en envisageant  cette colonne tel un support stable, un socle de

ce purgatoire mécanique. L’artiste originaire du nord de l’Allemagne industrielle effectue ici un transfert

de l’énergie mécanique dans la mutation formelle que celle-ci subit, la torsion mettant en avant les parties

habituellement cachées du moteur ou de l’intérieur et l’on peut ainsi admirer deux cas de figures disséqués

qui n’étaient pas sans me rappeler les destructions d’Arman, ready-made amenés sur un nouveau plan de

lecture par leurs mise à mal.

Anselm Reyle, Untitled, 2006, 119 tubes néons, cables, chaines et 13 transformateurs.

Dans le travail de l’allemand Reyle, la pratique est à l’appropriation des composantes actuelles afin de

redéfinir le modernisme via l’héritage de la scène contemporaine actuelle, cette appropriation de l’histoire de

l’art mise au goût du jour créant ainsi un paradigme, cette approche lumineuse et tri-dimensionelle de ce

qui pourrait être ici un tableau futuriste ou expressionniste. La première apparence chaotique de ce travail

récupération est en fait le fruit d’un agencement précis et étudié vient recomposer un paysage urbain

caractéristique des métropoles actuelles : “Je m’occupe plutôt d’objets trouvés qui viennent à moi car ils me

fascinent et je veux le montrer. Je suis de plus intéressé par leurs styles car ils sont si bien usés.”

Roger Hiorns, Copper sulfate Chartres and Copper sulphate Notre-Dame, 1996

La fascination de Hiorns pour la sculpture en général et l’architecture s’exerce dans la réalisation de travaux

où le dialogue entre des matières aussi opposées que le métal, la céramique, le savon ou les cristaux comme

le cas ici. Ces deux maquettes en carton viennent ici subir le traitement de l’application de sulfate de cuivre,

le cristal bleu une fois appliqué va suivre son processus chimique et se développer sur les deux structures.

C’est ainsi que se réalise une mutation permanente du cristal qui voue la sculpture à n’être jamais finie, le

rendu plastique suggère une étude sur la transparence et la propriété des matériaux, dialectique entre

cristallisation religieuse dans l’édification d’édifices sacrés et architecture d’une époque figée à jamais

dans l’histoire.

Autres oeuvres présentées dans l’exposition :

A

B

C

A / Rebecca Warren, Croccioni, 2000, Argile sur MDF et roulettes

B / Kris Martin, Summit, 2009, Pierres récupérées et croix en papier

C / Matthew Brannon, Nevertheless, 2009, Technique mixte

Saatchi Gallery, ‘The shape of things to come : new sculpture’

Exposition jusqu’au 16 Octobre 2011, Entrée gratuite

Chelsea, London, SW3 4SQ, U.K.


Friends of Double Pigeon


Double Pigeon Prod. (créa logo)



Vitrine : Bags

A/ Dannijo

B/ Marc by Marc Jacobs

C/ Surface To Air

D/ Mulberry

E/ Marc by Marc Jacobs




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RasterNoton

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